Glacier d’Arolla (Suisse)  Crédits Photo : Alice Grégoire

État d’esprit

Une semaine pour concilier la moi bobo parisienne, buveuse de chai latte, abonnée aux newsletters du Palais de Tokyo, et la moi, « fuyons toute trace de civilisation pour affronter les éléments.

Départ de Paris

Départ de Paris Gare de Lyon à 8h20, sac de randonnée sur les épaules, matcha au lait d’avoine dans la main droite, et yaourt granola-myrtilles-baies de goji-graines de tournesol dans la gauche.

C’est les vacances scolaires. Les enfants gazouillent, se chamaillent parfois, mais sans trop troubler la douceur du voyage. Nous achevons notre nuit, profitons du trajet, bercés par un livre audio.

Halte à Genève – à la rencontre de l’art brut et de Ferdinand Hodler.

Genève nous accueille vers 11h30 sous un ciel maussade. Mais il en faut plus pour décourager une Parisienne et un Dunkerquois ! Nous déjeunons en extérieur, dans un petit restaurant associatif au bord du lac Léman. Le feu de bois nous réchauffe, les canards festoient, et les moineaux picorent dans nos assiettes.

Le ventre repu, place au marathon culturel. D’abord, une promenade dans le petit mais néanmoins mignon centre-ville genevois, puis la visite de la cathédrale Saint-Pierre.

Mais la véritable richesse culturelle de la ville réside dans ses musées.

Tout d’abord, une exposition d’art brut au MIR rassemblant des œuvres d’artistes autodidactes d’Europe et d’ailleurs. Beaucoup de femmes, imperméables aux courants artistiques et aux normes sociétales de leur époque. Une belle découverte qui nous rappelle que le génie créatif n’est pas le pré-carré d’une élite culturelle et masculine.

Puis, le beaucoup plus conventionnel mais néanmoins emblématique musée des beaux-arts et d’histoire, où nous faisons connaissance avec Ferdinand Hodler, illustre peintre suisse de la fin du 19e. Les peintures de ses montagnes natales nous offrent un avant goût de notre excursion à venir.

Sur le lac Léman… Crédits Photo : Alice Grégoire

Tout le monde se restaure…Crédits Photo : Alice Grégoire

Un exemple d’art brut au MIR.Crédits Photo : Alice Grégoire

Paysage de Ferdinand Hodler Crédits Photo : Alice Grégoire

Minute pratique

Les gares suisses proposent des consignes pour déposer les valises, mais sachez que les musées aussi (taille cabine), et c’est gratuit !

Le soir, nous dînons et passons la nuit chez des amis genevois qui nous accueillent avec une spécialité locale incontournable : la fondue !

Escale à Lausanne : haut lieu de l’art contemporain

Le lendemain matin, sous un ciel plus clément, nous rejoignons la gare. Grâce aux billets journaliers suisses, nous pouvons faire des escales à notre guise. Cap sur Sion, avec une halte prévue à Lausanne.

Les trains circulent toutes les cinq minutes. Quelques perturbations sur le réseau ferroviaire nous rappellent avec un plaisir coupable que même les CFF ne sont pas infaillibles… Mais nous partons sans encombre, dans un train spacieux où chacun trouve sa place, valises comprises. Quarante minutes plus tard, nous voilà à Lausanne.

Première étape : le Mudac, à 2 minutes à pied de la gare. Ses grandes baies vitrées donnent sur les voies ferrées.
Le musée accueille la donation Alice Pauli, mécène et collectionneuse d’art contemporain. Nous tombons sous le charme des œuvres de Giuseppe Penone, figure du mouvement italien Arte Povera.
Notre virée muséale achevée, nous prenons le temps d’une balade le long du lac avant de reprendre notre périple vers les Alpes.

Depuis le Mudac, vue sur la gare de Lausanne Crédits Photo : Alice Grégoire

Oeuvre de Giuseppe Penone Crédits Photo : Alice Grégoire

Destination : les Alpes

Le trajet dure une heure. Face à nous, un grand-père suisse adorable, concentré sur son jeu de loto. Il n’est jamais trop tard pour toucher le gros lot ! Le paysage défile, des tableaux majestueux entre lacs et montagnes, entrecoupés d’étendues moins sympathiques où les constructions récentes ont quelque peu dénaturées le panorama. C’est aussi ça, la réalité des Alpes.
À Sion, nous enchaînons avec le bus postal 380 pour monter en altitude. Comme pour les trains régionaux, les billets journaliers sont disponibles sur le site CFF.Nous atteignons enfin un minuscule village du canton du Valais, perché à 2000 mètres d’altitude, au pied de notre destination finale : le haut glacier d’Arolla culminant à 3000 mètres.

À partir d’ici, nous quittons le monde des trains et des musées pour rejoindre celui des marcheurs. Le vrai dépaysement commence et la main de l’homme se fait oublier….

En route pour le glacier Arolla. Crédits Photo : Alice Grégoire

Refuge au pied du glacier. Crédits Photo : Alice Grégoire