Article rédigé par la Ouatee Juliette Poirier

Sommaire

  1. Je quitte la capitale
  2. Rapidement, la nature reprend sa place
  3. Patrimoine historique, activité économique et ruralité : un trio gagnant
  4. Arrivée sereine et joyeuse dans l’Allier

Je quitte la capitale

« Mardi 23 avril 2024. 8h30. Malgré ses six petits quais, la gare de Paris-Bercy est animée. Un train en provenance de Nevers fait son entrée à la voie R. Des voyageur·ses, probablement venu·e·s travailler pour la journée, se dispersent. L’Intercités 5955 en direction de Clermont-Ferrand m’attend sur la voie P.

8h40. Alors que je m’avance sur le quai, le soleil réchauffe mon visage. Un groupe scolaire monte dans la voiture 1. Mon propre voyage commence en voiture 2, place 78. Lorsque je découvre que mon siège est dans le sens inverse de la marche, j’en cherche un autre des yeux, mais ils sont déjà tous occupés. Je ne pensais pas que le train serait complet un mardi matin, tant pis.

9h01. Le train quitte Paris rapidement après un départ ponctuel. Une annonce au micro indique que le service de restauration sera en vente ambulante. Autour de moi, l’atmosphère est plutôt productive : une femme lit attentivement une convocation des finances publiques, tandis qu’un homme est plongé dans son ordinateur. J’essaie de profiter du paysage, mais le mal des transports me gagne au bout de quelques minutes à peine. Alors que le train secoue doucement, je décide de lancer un podcast et de fermer les yeux.

Rapidement la nature reprend sa place.

9h23. Une odeur de café me chatouille les narines. Lorsque j’ouvre les yeux, je remarque que la femme de la rangée d’à côté s’est acheté une boisson chaude, mais ce sont surtout les paysages verdoyants qui attirent mon regard. Le train traverse la forêt de Fontainebleau, et les bourgeons sont déjà bien sortis. Je ferme à nouveau les yeux.

9h46. Le contrôleur entre dans le wagon et procède à la validation des billets. La forêt a laissé place aux rives du canal du Loing. Les paysages verdoyants défilent, mais je peux à peine les contempler, alors je me laisse bercer par le mouvement du train.

10h05. Appuyée sur mon bras, lui-même posé sur l’accoudoir, ma tête glisse, et je me réveille en sursauts. La dame en face de moi me sourit désolée. Je jette un œil par la fenêtre et j’aperçois les champs de fleurs jaunes, sûrement du colza, avant de me remettre à somnoler.

10h52. Cette fois-ci, je suis réveillée par l’agitation environnante. Mes voisin·es de carré rangent leurs affaires, enfilent leur manteau et récupèrent leurs bagages avant de descendre en gare de Nevers. J’espère trouver une place libre dans le sens de la marche, mais le wagon se remplit aussi vite qu’il s’est vidé. Je profite d’être réveillée pour aller aux toilettes et me dégourdir les jambes.

11h05. De retour en voiture 2, mon nouveau voisin souhaite échanger nos places et me laisse côté fenêtre. J’admire la diversité des paysages qui se succèdent et me dit que ces deux premières heures sont passées relativement vite.

11h30. Une notification de mon calendrier me rappelle qu’une conférence à laquelle je me suis inscrite est sur le point de démarrer. Je me connecte au réseau wifi avec mon téléphone et me réjouis de constater que la connexion est suffisamment bonne. En parallèle, j’observe le paysage défiler et commence à apercevoir des vaches et des chevaux.

 

Au sud de Paris, le plat pays (Ile de France). Crédits Photo : Juliette Poirier
Le relief se forme dans le Puy de Dôme ( Auvergne) Crédits Photo : Juliette Poirier

Patrimoine historique, activité économique et ruralité : un trio gagnant.

11h42. Le train passe devant une sorte de château ou de cité fortifiée. Je m’empresse de chercher la localisation sur mon GPS et découvre qu’il s’agit de la Forteresse de Billy, un ancien site militaire datant du XIIe siècle. À l’approche de Vichy, je distingue surtout des zones industrielles et des barres d’immeubles, certainement construites après guerre.

12h07. Les paysages changent encore, les montagnes se dessinent à l’horizon. Je rassemble mes affaires et descends à la gare de Riom Châtel-Guyon pour une courte correspondance. Le temps s’est couvert et le vent souffle fort. Heureusement que le TER 873056 à destination de Montluçon approche.

12h30. Le train repart aussi vite qu’il est arrivé. Je suis très surprise par sa petite taille : il ne possède qu’une voiture de 78 places. Je parviens à me frayer un chemin jusqu’à un siège à côté de la vitre. Le train roule à pleine allure et les arrêts en gare sont de plus en plus courts. Le soleil revient lors d’un arrêt à Aigueperse, où la coopérative agricole du Puy-de-Dôme attire mon attention.

12h54. Le train entre dans une séquence de trois tunnels entre les gares de Gannat et Saint-Bonnet-de-Rochefort. À chaque entrée et sortie de tunnel, le klaxon résonne comme une invitation à regarder par la fenêtre. Avec ses 180 mètres de long, le viaduc de Rouzat offre une vue spectaculaire sur la Sioule en contrebas. Je suis subjuguée, émerveillée par cet instant si éphémère. Pourtant, il est temps de rassembler mes esprits, car je dois descendre quelques minutes plus tard.

Le relief se forme dans le Puy de Dôme ( Auvergne) Crédits Photo : Juliette Poirier

Arrivée sereine et joyeuse dans l’Allier

13h07. Finalement, le TER arrive à la gare de Bellenaves. Je jette un dernier coup d’œil par la fenêtre et repère Margaux et Patapouf qui m’attendent sur le quai. Rêveuse, je me remémore cette aventure en train, qui m’a permis de découvrir un peu de la richesse de la campagne française. »

La gare de Bellenaves (Allier, Auvergne ) Crédits Photo : Juliette Poirier