Vue de Split, la nuit. Crédit Photos : Ariane Walck

Article rédigé par la Ouatee Ariane Walck

Sommaire

  1. Préambule
  2. De Chambéry à Zurich
  3. La soirée entre Zurich et Innsbruck
  4. L’aventure du train de nuit de Innsbruck à Zagreb
  5. Zagreb, l’envoutante
  6. De Zagreb à Split, la chevauchée fantastique
  7. Au retour, l’option Vérone
  8. Epilogue
  9. Infos pratiques

Préambule

Ce récit, sans prétention, s’adresse d’abord à mes amies, mes compagnes de voyage. Je ne les nommerai pas mais les intéressées se reconnaîtront sans aucun doute.
Sacs à dos, sourires aux lèvres, nous voilà prêtes pour 48Hd’épopée ferroviaire en immersion dans cette belle Europe et au bout du quai, surprises assurées.

. Un petit défi écolo. Crédits Photo : Ariane Walck

De Chambéry à Zurich

Chambéry, un matin de Novembre. Après un rapide check-up (rien oublié ?), nous montons dans le TER qui nous mène à Zurich via Genève. Je l’avoue, je n’ai pas trop regardé par la vitre du train, car la joie de nous retrouver pour une aventure aux contours assez flous, délit les langues et nous discutons à bâtons rompus en oubliant quelque peu les paysages qui défilent; De plus, nous sommes confortablement installées, la qualité des trains suisses n’étant plus à prouver et la compagnie nationale CFF prend soin de ses usagers. C’est ainsi que nous arrivons en gare de Zurich, magnifique et animée. Nous avons rendez- vous avec un ami qui nous est très cher. La rencontre est émouvante. Les quelques heures à visiter Zurich, avant de reprendre le train pour Innsbruck nous ravissent et présagent d’une suite palpitante. Nous quittons notre ami à regrets et embarquons pour Innsbruck.

A Zurich, c’est chic. Crédits Photo : Ariane Walck

Zurich et son lac.  Crédits Photo : Ariane Walck

La soirée entre Zurich et Innsbruck

J’avais été prévenu par notre spécialiste ferroviaire de OUAT que le trajet entre Zurich et Innsbruck serait perturbé par les travaux sur les voies autour de Villach. La compagnie autrichienne OBB, très pro, assure une partie du trajet concerné en bus sans occasionner de retard sur les correspondances. Nous voilà rassurées. Le départ à 18h40 nous amène à Sargans puis bus jusqu’à Feldkirch. Nous pouvons alors reprendre le train jusqu’à Innsbruck. Arrivée 22h14; et là encore, la gare sublimée par une nuit froide et étoilée, nous impressionne. Le calme règne. Nous décidons de partir à la découverte de cette ville montagnarde en attente de notre train de nuit pour Zagreb. Et c’est le ravissement, Innsbruck, cité du Tyrol cernée par des montagnes que nous devinons imposantes et déjà enneigées pour un début novembre, s’offre à nos yeux. Nous arpentons les rues décorées, illuminées. L’architecture est splendide, la ville est riche et chic comme en témoignent les vitrines des magasins de sport. C’est un monde féérique qui nous plaît vraiment, le temps de l’escale. C’est aussi un lieu qui est chargé d’émotions, on a l’impression que nous sommes à la croisée d’un monde moderne et d’un monde encore marqué par les stigmates d’un empire bien lointain. Ville organisatrice des jeux olympiques d’hiver en 1976, elle a vu s’affronter entre autres les athlètes de l’ex URSS et de l’ex RDA, temps révolu pour nous. Nous décidons d’aller déguster une bière pour accompagner notre casse-croûte. Car nous devons prendre le train de nuit pour Zagreb à 1h du matin. Et on ne sait pas trop comment cela va se passer…

L’aventure du train de nuit de Innsbruck à Zagreb

Le train de nuit de la compagnie croate HZPP nous attend. A la montée du train, nous sommes accueillies par le responsable de la voiture 11. Il semble tout droit sorti d’une nouvelle d’Anton Tchekov, mais il est vrai que les personnages du célèbre dramaturge n’ont pas toujours bien fini alors nous décidons de le nommer Vladimir. Mi amusées, mi dubitatives, nous le laissons nous conduire à nos couchettes : 4M2 pour 6 couchettes 2X3 superposées. Notre « majordome » nous conseille de tourner la clé à double tour, on ne sait jamais ! Il prend sa mission très au sérieux et nous le remercions vivement. A peine a t-il tourné le dos que nous éclatons d’un rire sonore et infini car la situation nous apparaît cocasse, rocambolesque, merveilleuse aussi.Nous espérons ne pas l’avoir vexé mais nulle n’était notre intention. Répartition des couchettes, puis faire son lit, puis enfin dormir ou du moins essayer de dormir car nous ne tarissons pas de nos impressions. Peu à peu le calme revient, et on s’endort, c’est mieux car le voyage n’est pas fini ! Au milieu de la nuit, des passagers montent à leur tour dans les voitures contiguës à la notre, joyeusement, mais très vite notre ange gardien, Vladimir raisonne tout ce petit monde et nous nous rendormons paisiblement. Aux premières lueurs du jour, nous sommes réveillées par une forte odeur de café, bien sympathique d’ailleurs. Notre maître d’hôtel attitré vient nous servir sur un plateau de gros bols de café au lait accompagnés de croissants industriels à la noisette. Ce petite déjeuner est le bienvenu, et nous admirons en même temps les paysages de la Slovénie puis de la Croatie. Nous sommes sous le charme, nous arrivons à Zagreb.

Les couchettes, c’est drôle.  Crédits Photo : Ariane Walck

Zagreb, l’envoutante

L’arrivée dans la gare de Zagreb est saisissante. Sans nous le dire, nous avons les mêmes ressentis. Du mystère, de l’histoire, un passé grandiose, un empire… L’atmosphère de la gare centrale nous replonge au 19ème siècle. Un personnage immense drapé dans un grand manteau noir, aux faux airs de Raspoutine, semble ne pas avoir quitté sa place depuis longtemps, seuls des pigeons bien hardis osent venir déranger l’individu. Une fois nos bagages en consigne, nous partons à la découverte de la capitale. Nous avons peu de temps avant le train pour Split, donc nous empruntons à grands pas les belles avenues, mélange de passé et de modernité mais l’impression « kitch » est celle qui se dégage. Nous adorons, mais la faim nous tenaille et nous atterrissons dans un restaurant couleur locale où les habitants de Zagreb ont leurs habitudes. IL est midi, un jour de semaine, mais tout le monde est sur son « 31 », clients comme serveurs. Nous jetons notre dévolu sur les plats de calamars frits, c’est succulent, copieux et peu cher. Nous quittons le centre ville, sans avoir juré de revenir très vite. Direction Split.

Un jour de marché à Zagreb. Crédit Photos : Ariane Walck

Cuisine locale.   Crédits Photo : Ariane Walck

De Zagreb à Split, la chevauchée fantastique

Le petit train régional est bien plein en ce vendredi après-midi. Beaucoup de jeunes étudiants rejoignent leur famille pour le week-end, des travailleurs et des touristes assez peu nombreux à cette époque de l’année se pressent dans les voitures pour une place assise. Il vaut mieux être bien installé car 7 heures de voyage nous attendent. Et quel voyage ! Nous ne connaissons pas le tracé de la ligne mais dès les premiers instants nous sommes au fait de la situation. De grandes courbes, des montées, des descentes, le tout agrémenté d’un léger toussotement de la machine, une certaine bataille du rail s’engage. A chaque ralentissement,l’attitude poussive du train nous amuse… On a presque l’impression qu’il faudra sauter de la voiture pur aller pousser l’engin lorsque le conducteur lancera un appel aux volontaires. Mais finalement, le courageux petit tortillard repart toujours de plus belle et fait fi de nos moqueries. Les autochtones eux, sont plus stoïques et jouent aux cartes où boivent du thé brûlant sortant d’un samovar de l’époque austro-hongroise. Après avoir vaincu ce relief accidenté, la machine continue sa route vers la côte dalmate après avoir un temps flirté avec les frontières de la Bosnie-Herzégovine. La nuit est de la partie maintenant et rend le voyage plus énigmatique. Nous devinons les lueurs de villes rapidement traversées puis petit à petit il semble que la mer se rapproche, une indicible légèreté de l’air nous y fait penser et puis tout simplement l’heure d’arrivée nous indique que nous sommes très près du but. Nous plongeons littéralement dans l’eau… oui car la ligne rase tellement le bord de mer qu’à un instant précis , il n’y a plus que de l’eau. Enfin, tout va bien, c’est le terminus, gare de Split.
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Arrivée à Split .   Crédits Photo : Ariane Walck

Au retour, l’option Vérone

Au retour, les conditions de voyage changent. Le trajet ne pourra pas être le même et nous souhaitons aussi modifier les étapes de manière à découvrir d’autres endroits de notre belle Europe. C’est par l’Italie que nous ferons donc une étape cette fois ci . Le départ de Split, au petit matin n’est pas gagné ! Nous attendons un peu anxieuses le train qui doit nous ramener à Zagreb, mais il ne vient pas. Ce sera le bus, bon c’est un moindre mal et le paysage sera effectivement bien différent et surprenant aussi. Les correspondances Zagreb Innsbruck se passent dans la bonne humeur, nous retrouvons notre majordome fidèle au train de nuit. Nous essayons de lui raconter en anglais notre périple et il a l’air tout content de nous retrouver. A Innsbruck, cette fois c’est direction l’Italie. Les montagnes du Haut-Adige, territoire exceptionnel, mélange d’Autriche et d’Italie nous saisissent. En ce début du mois de novembre, beaucoup de neige déjà de part et d’autre. Image féérique à l’instar d’un Pôle express qui a ravi petits et grands. Une fois Trente dépassée, ce sont plaines et collines qui vont se succéder annonçant l’entrée dans la région de la Vénétie. Nous faisons escale pour quelques heures à Vérone, A pieds depuis la gare, le centre de la cité n’est pas loin. Et c’est avec émotion, éblouissement, et joie que nous entrons dans ce musée à ciel ouvert. Ruelles et places s’enchaînent dans une course effrénée à la beauté. L’âme de la ville est empreinte d’histoires et marquent à jamais le visiteur. Une ambiance de Noël y règne déjà et nous aimerions nous y attarder plus longtemps. Mais il est temps de rejoindre Milan, après un dernier coup d’œil au célèbre balcon de Roméo et Juliette. A la gare de Vérone une agitation est palpable. De nombreux trains sont supprimés faute de travaux non terminés à temps sur les voies. Un bus nous amène à Brescia, dans la province de Lombardie. Mais je trouvais qu’il était un peu en mode détente et effectivement, nous sommes en retard sur la correspondance pour Milan. Nous attrapons le dernier train mais de toute évidence nous raterons la dernières chance pour rentrer ce soir à Chambéry ! Arrivées à la gare de Milano Centrale, nous faisons un point sur la situation . Deux solutions s’offrent à nous, trouver un hôtel et prendre le premier train le lendemain matin ou louer une voiture… Le lecteur a le choix de la fin de l’histoire.

Bye bye Split . Crédits Photo : Ariane Walck

Epilogue

Epique, drôle, surprenant, bousculant…Les qualificatifs ne sauraient manquer pour conclure ce voyage. Mais ce qui est sûr ,c ‘est qu’il restera une formidable histoire d’amitié, de convivialité, d’émotions au fil du train.
Infos pratiques

smileChambéry-Genève

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smileGenève-Zurich

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smileZurich-Innsbruck ; Innsbruck-Verone

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smileInnsbruck-Zagreb

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smileZagreb-Split

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smileVerone-Milan ; Milan -Chambéry

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